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OCTOBRE 1593. 521
qui crioient : « Voila ce diable de roy de Bearnois. » Dont un politique, voiant passer cette mascarade, ne se peult contenir de crier tout hault : a Voila le roy des « Seize. »De quoi il eschappa à assés bon marché, veu le temps : à sçavoir pour quelques horions et gourmades qu'il fot contraint d'endurer.
Ce jour, mourust en sa maison des fauxbourgs SaintGermain à Paris, un nommé Labrosse, qu'on apeloit le philosophe de la Roine mere, pour ce qu'il s'estoit mesle de lui prédire beaucoup de choses de l'avenir ; et encores s'en mesloit-il ausquelles toutefois il rencontroit assez mal et s'y trompoit ordinairement: monstrant par là que sa science n'estoit qu'une pure ignorance, et la profession de ceste doctrine qu'ils appelent, vraie pi-perie et imposture.
Entre autres choses, il dit à un de mes amis son voisin, quelque temps avant qu'il mourust, que quelque bruit qu'on fist courir d'accord, que jamais le Roy et le duc de Mayenne ne s'accorderoient moins que Dieu et le diable; qu'il n'i auroit point de paix, principalement pour le regard de Paris ; que jamais le Roy n'i entrerait ni n'i commanderait; et qu'il vouloit qu'on lui coupast la teste s'il en advenoit autrement. U estoit aagé de quatrevingts ans quand il mourust.
Le lundi 18, jour Saint-Luc, la continuation de Ia treufve fut publiée à Paris pour un mois seulement, encores qu'entre les princes elle fust accordée pour deux mois. #,
Ce jour, on fisl* courir un faux bruit à Paris que ceux de Rouen s'estoient barricadés.
Le mecredi ao de ce mois, on fist courir un bruit à Paris de la treufve rompue : lequel continua le
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